L'histoire commence avec des jeux Paintball, début 1992, développés par trois amis dans une chambre à Stockholm. Ce groupe est, depuis 2002 avec Battlefield, connu sous le nom de DICE. En 2003, Electronic Arts devient premier investisseur de DICE. Et c'est en 2008 que ces deux boites ont développé le jeu dont je veux vous parler aujourd'hui : Il s'agit de Mirror's Edge.
Dans un futur proche, le monde est dirigé par un gouvernement militaire, totalitaire dont la volonté est de tout contrôler. Le contrôle est esthétique, politique et idéologique. Les rues sont surveillées constamment : caméras, polices et journalistes. Nous, on incarne la courageuse Faith. Elle-même incarne la foi et l'espoir en une nouvelle société, libre et belle. Elle est une Messagère : arpentant les toits, les souterrains, les conduits et autres salles de maintenance, elle vit "sur le fil du miroir", au-dessus des lois, au dessus des caméras, pour transmettre des messages à des clients de réseaux militants. En face d'elle, se sont des policiers, des politiques, des haut-placés, qui l'ont catalogués et présentés comme une terroriste. Derrière elle, qui l'a soutient et la guide, c'est Merc, la voix dans nos oreilles qui nous aide à mener les missions tout en restant en vie. Sa mission principale : retrouver sa sœur accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas commit, laissant transparaître l'ombre de la corruption et du complot sur les toits propres, lumineux et unis de cette ville-miroir.
Mais Mirror's Edge ce n'est pas qu'une histoire riche et intelligente, c'est aussi un gameplay. Le jeu est court (je l'ai fini en 15h avec pas mal d'échec et sans récupérer tous les sacs), mais sa mécanique est si satisfaisante : Plus l'on évolue dans les couloirs, plus on en apprend sur le monde que Faith veut sauver mais aussi sur comment s'y prendre. L'aspect parcours est enivrant : pour moi, qui ne suis pas très douée quand il s'agit de jeu vidéo, j'ai malgré les nombreuses chutes et autres échecs face à des ennemis, tout de même continué à apprendre. Parce que le jeu tient correctement cet équilibre entre la simplicité, à travers des couloirs plutôt faciles à suivre et à comprendre, et la technique, à travers des combinaisons d'actions pour éviter de tomber. Parce qu'en jouant à la première personne, on incarne le combat de Faith, ses rêves, ses espoirs, mais aussi sa personne : lorsque l'on loupe une barre ou que l'on glisse d'un tuyau, c'est l'immeuble qui défile sous nos yeux, le sol qui s'approche dangereusement et au final, le sons des os de Faith qui se brisent dans nos oreilles. Alors fait de notre mieux pour ne pas entendre ce son trop souvent, et c'est comme ça que l'on s'immerge réellement dans le jeu.
Pour finir, Mirror's Edge a une richesse que l'on pourrait lui oublier tant l'immersion est totale : son design. Les toits et les souterrains qui composent le monde de Faith sont d'une richesse surprenante. Autant ce qui compose les bases du gameplay revient souvent, autant aucun toits ni aucune station métro ne se ressemblent. Un univers épuré, uni, coloré, lumineux et qui de nuit explose dans une ambiance vaporwave inspirante, riche et belle, loin de l'aspect sinistre, lissé et impersonnel des rares ruelles qu'il nous arrive d'emprunter. Au-dessus des caméras, le monde est beau. Pour rejoindre le point précédent, il faut dire que cette beauté se savoure et s'additionne à la sensation d'accomplissement que procure le jeu : Lorsque l'on défonce la dernière porte du couloir et que l'on arrive sur un toit à l'écart du danger, que l'on prend le temps de regarder ce qui s'offre à nous, on sait pourquoi Faith se bat : pour ces moments de liberté.
J'en fais énormément pour un jeu que j'ai découvert il y a des années, que j'ai acheté en solde et que je n'ai jamais prit le temps de jouer avant ces derniers jours. La durée de vie du mode histoire est courte mais elle veut le détour, en réalité je pense même que sa courte durée assure cette qualité d'expérience. Ce jeu, économiquement parlant, n'a pas vraiment fonctionné, mais pour moi, émotionnellement et dans ce que j'attendais, il me comble. Je cherchais cet univers, et je suis heureuse de l'avoir découvert dans la peau de Faith.
Je tiens à préciser (et par là je le remercie aussi) que c'est grâce à Simon Puech et son émission Le Jeu Vidéal qu'en 2016 j'ai acheté Mirror's Edge et qu'aujourd'hui j'ai incarné Faith. J'espère que ça vous a plu, sur ce, je vous souhaite de belles découvertes.
Je n'en ai pas parlé mais évidemment les musiques et en particulier le thème principal sont si forts et prenants dans cet univers donc voici au moins le thème principal, Still Alive de Lisa Miskovsky :
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