/!\ Attention, le livre dont je vais vous parler est très cru et glauque, si vous êtes jeunes, sensibles, moralement fragiles…je vous déconseille fortement cette lecture /!\
Hey tout le monde !
Aujourd’hui je reviens avec une lecture très spéciale et tout bonnement géniale. Avant tout j’aimerai dire que dorénavant les critiques de coups de cœurs seront publiées en double sur le blog : une critique sans spoils et une avec. De plus, les sagas, série télé, mangas auront une critique spoils maintenant. Donc, récemment j’ai lu un pavé retraçant la descente aux Enfers de trois personnages de vie totalement différente et qui, pourtant, vont être amenés à se rencontrer et commencera alors une histoire palpitante mêlant illusions et désillusions, critique de la société passive et de la télé-réalité, haine et amour, drame…enfin bref, Le Vide de Patrick Sénécal est un des meilleurs thrillers qu’il m’est été donné de lire et aussi fatalement le pire. D’abord je parlerais un peu de l’autre, ensuite je donnerai mon avis en premier sur les personnages et ensuite sur l’intrigue.
Patrick Sénécal est né en 1967 à Drummondville au Québec. Il se plonge dans l’art dès l’âge de 10 ans avec de la bande-dessinée. Quelques années plus tard il commence a écrit plusieurs nouvelles mettant en avant la part sombre de l’être humain. Il enseigna la littérature pendant 10 ans dans sa ville natale. Il est romancier, nouvelliste, scénariste, réalisateur et dramaturge, ses œuvres se rangeant surtout dans le fantastique, l’horreur (coucou Le Vide) et le thriller psychologique (re-coucou).
Dans Le Vide il y a trois personnages principaux masculins et quatres personnages secondaires…et je vais parler des six.
Le premier personnage que l’on suit est Pierre Sauvé. C’est un flic de Drummondville qui se contente de son boulot et de sa petite routine. Il ne se complique pas la vie au point de préférer rester célibataire et ne jamais engagé de discussion avec sa fille Karine âgée d’une vingtaine d’années. Il est fan de la télé-réalité Vivre au Max et est un pur cliché de vie propre et rangée, vivant par procuration derrière son écran de télé. Bref, je n’ai pas aimé ce personnage dans la platitude de son caractère et de son quotidien. Même si sa vie va radicalement changer lorsqu’il va s’intéresser au dossier de Diane Nadeau cela ne m’a pas tellement donné envie de m’intéresser à lui. Je le trouve plat et ce n’est qu’un peu après la moitié du bouquin qu’il commence à réfléchir et à changer. Le fait qu’il évite toute discussion avec sa fille juste parce que « ça va être compliqué » m’a énervé. De plus il se répète souvent à lui-même que rien n’est de sa faute, c’est uniquement celle des autres. En fait, c’est bien qu’il soit le personnage principal parce que je l’ai personnellement trouvé vide d’intérêt, vous voyez le film de 2014 La Grande Aventure Lego, et bien Pierre c’est Emmet…il n’a aucune personnalité autre que ce qu’on lui demande d’être.
Puisqu’on reste dans le négatif on va parler de Frédéric Ferland. Bon lui c’est l’opposé extrême de Pierre, Frédéric se prend pour Icare. Il veut atteindre le bonheur suprême, trainant dans des partouzes, faisant du parachute, du saut à l’élastique…bref, c’est un casse-cou. Un casse-cou complétement impassible et insensible à l’Homme. C’est assez cocasse étant donné qu’il est psychologue. Je ne l’aime pas, certes je l’aime un peu plus que Pierre mais non…son désintérêt de l’autre le rend terne et au final on ne sait absolument rien de son passé et de pourquoi il en est arrivé là, on sait juste qu’il a eu une femme puis une copine.
Dernier personnage principal…Max Lavoie, l’animateur de Vivre au Max. Et lui je l’ai adoré. Avant d’être animateur d’une télé-réalité qui permet aux participants de réaliser leur rêve, il est idéaliste et utopiste PDG de Lavoie.inc une entreprise énorme travaillant dans la vente d’article de ski. Son rêve était de rendre cette entreprise plus humaine. Désillusionné, il plaque tout pour créer sa télé-réalité. Bon, la difficulté de ce personnage c’est qu’expliquer pourquoi je l’adore sans rien spoiler est très dur. En fait je veux juste vous faire comprendre que pour apprécier Max il ne faut pas être d’accord avec lui sur tout…déjà parce que c’est un taré qui a eu une vie digne d’un film d’horreur et que si je déconseille ce bouquin aux plus sensibles c’est bien à cause de lui…mais là il s’agit avant tout de comprendre comment il en est arrivé là. Et si je l’adore c’est parce que certains de ses raisonnements sont plus ou moins justes et que les chapitres de quand il été PDG sont justes très cyniques et très réalistes. Il m’a beaucoup fait penser à Tyrell dans Mr.Robot et aussi à Mr.Robot et Eliott, ce n’est pas pour rien que ce sont mes trois personnages préférés et que forcément je ne pouvais qu’aimer le personnage de Max. En plus, il y a un avant/après chez lui, un changement radical qui a amené à sa folie et…rien que sa psychologie est intéressante.
Ensuite il y a les quatre personnages secondaires que j’ai plutôt apprécié dans le sens où ils apportaient un truc…j’avoue y en a un qu’on voit très peu et que j’ai pourtant adoré.
Le premier dont je vais vous parler c’est Gabriel, l’adolescent muet que Max élève. On ne sait rien sur lui à part qu’il a vécu un traumatisme qui l’a rendu muet. Je ne vais pas trop vous en dire parce qu’on en apprend plus sur lui qu’après la moitié du roman. Je sais pas trop pourquoi, je me suis attachée à lui malgré le peu d’information qu’on a sur lui en 736 pages (bon ça c’est un mensonge, je l’ai lu sur ma liseuse Kindle et y a pas de nombre de pages).
Karine, la fille de Pierre, je l’ai beaucoup aimé par son caractère, elle est grande gueule mais elle a une masse sombre qui l’entoure et la rend intrigante. J’avais envie de savoir qui elle était. Et, je ne vais pas faire de paragraphe sur elle mais c’est la même chose pour Chloé.
Dernier personnage, mon préféré, Francis, le meilleur ami de Max. Il n’est pas dans l’histoire « présente » mais dans le passé. Il est présent dans les chapitres où Max est PDG…donc les passages très cyniques et c’est, en parti grâce à Francis. Lui aussi est utopiste mais, contrairement à Max qui voit toujours très grands et qui veut toujours aller plus loin, Francis lui est plus à se contenter des petits détails et petites actions qu’il fait lorsqu’il donne des cours à ses élèves.
Maintenant que j’ai parlé des personnages, je vais vous parler un peu plus de l’intrigue. Du coup, le roman est une critique de la télé-réalité. Je peux pas trop en dire car le roman est découpé de manière assez originale par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir. Le roman démarre au chapitre 21 et les chapitres ne se suivent pas, certains parle du présent avec la saison deux de Vivre au Max et l’enquête de Pierre et d’autre parlent du passé donc que je parle de l’un ou de l’autre il s’agira d’un spoil or si vous êtes là c’est que vous ne souhaitez pas en avoir ! Heureusement, j’aime les défis, donc je vais donner mon avis sans spoiler. J’ai adoré l’intrigue. Alors bon, je vous parlais de Gabriel…l’avertissement du début de chronique est aussi dû au chapitre qui concerne son traumatisme. Il y a quelques passages qui ont faillis me faire lâcher le bouquin mais au final non…c’est une critique de la société, des gens qui voient le mal mais ne font rien contre, etc. J’ai rarement lu des romans d’horreur/thriller aussi poignant et réaliste et ça fait flipper. Si ça avait été de la dystopie ça aurait été très différent, là l’histoire se passe en 2007 ou 2008 et bingo le roman a été écrit cette même année, année qui ont été l’arrivé des télé-réalités et des réseaux sociaux.
Donc j’ai adoré ce roman malgré quelques passages qui m’ont mis extrêmement mal à l’aise, le réalisme de cette histoire, la psychologie très poussée du personnage de Max, la forme très originale et la fin. Je n’en dirais rien ici mais juste pour vous dire même si la fin est horrible sur certains points (comme le livre entier d’ailleurs) il y a quand des petits détails qui soulagent un peu. Disons une note d’espoir.
Voilà ma chronique sans spoils sur Le Vide de Patrick Sénécal, moi je l’ai lu sur liseuse, c’est un choix que j’ai fait il existe en format papier (et même en poche si vous voulez) donc voilà. La critique avec spoils arrivera plus tard parce qu’évidement elle est plus longue à écrire (surtout qu’avec la forme du roman ça va être compliqué d’un point de vu chronologique).
Sur ce je vous souhaite de belles découvertes, à bientôt !
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