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Lâcher-Prise


Je suis de ces personnes que l’on appelle « perfectionniste ». Je le sais parce que je n’ai jamais réussi à finir une seule de mes histoires démarrées, parce que je stresse tout le temps quand il s’agit de mes projets. Parce que ma procrastination est liée à la « résistance » (= peur viscérale de commencer un travail puisqu’on envisage une finalité négative). Et je n’ai jamais réussi à finir un seul de mes Bullet journal, d’ailleurs pas un seul n’a pas vu ses pages arracher à cause d’une erreur. Reprenons : le perfectionnisme est un handicap. Pour vous, pour moi. Mais c’est surtout une magnifique excuse, une belle illusion. C’est plus simple de se dire « je veux que ça soit parfait » pour justifier le fait qu’on n’y arrive simplement pas. Il est sain de vouloir chercher l’amélioration continue, mais s’améliorer en cachant ses erreurs ça ne fonctionne pas. Alors, j’ai acheté un nouveau Bullet journal et j’ai décidé que cette année, j’allais me tromper (alors, oui j’ai arraché/collé des pages entre elles à cause de grosse erreur, en effet, j’aurais pu faire autrement, mais encore une fois le but n’est pas d’être parfait).

Quand j’ai compris que j’étais trop perfectionniste pour mener à bien des projets concrets, c’était surtout en rapport avec le dessin. C’est une énorme frustration dans ma vie, j’ai cette croyance que je ne sais pas dessiner. C’est totalement faux, le problème, c’est que je ne dessine pas. Je sais dessiner, comme je sais cuisiner, la preuve je peux le faire et le résultat existe. Je fais des bons petits plats sans recette et je sais dessiner plus ou moins bien sans modèle. La question réside surtout dans la pratique, il ne sera toujours question de pratique. Un savoir-faire ne vient pas sans pratique. Et le perfectionnisme qui souvent bloque ce empêche cette pratique d’exister. Dans cette difficulté, ce qui dans un premier temps libérer c’est l’aquarelle, j’en fais rarement mais quand j’en fais je prends juste le temps d’en faire sans me soucier de la qualité du résultat, parfois je n’en fais que dans le but de faire des mélanges colorés sur une feuille. Ce lâcher-prise je l’ai intégré dans mon nouveau Bullet journal. Mais aussi dans ma vie. Au départ, je voulais vous faire un article sur le sujet mais comme les deux thèmes fonctionnent bien ensemble je vais en parler dans cet article. On va donc parler d’exercice de développement personnel, et de manière plus théorique on parlera simplement d’outil pour cultiver le lâcher-prise, pour arrêter de se trouver des excuses et d’accepter l’erreur et l’abandon mais ça j’en ai déjà pas mal parlé donc je vous mettrais surtout à la fin les articles qui en parlent en profondeur.


Pour une fois, je vais vous présenter des « exercices » pratiques que j’applique ou essaye d’appliquer le plus régulièrement possibles. Le but ici n’est pas de se mettre la pression, bien au contraire, mais juste de le faire de temps en temps peu débloquer des choses. Cette partie je l’ai réfléchi avec ma propre expérience comme d’habitude mais aussi des observations. Elle est aussi inspirée de cette vidéo d’Elise Francisse et Bambichoses qui me motive énormément et est une sorte de doudou à mes yeux.

Comme je l’ai dit en introduction de cet article, le pire avec le perfectionnisme c’est que le blocage qu’il peut causer empêche de pratiquer des activités que l’on aimerait appliquer. J’ai donc décider pour mon cas de dessiner le plus régulièrement possible, et depuis mercredi 27 novembre je suis fière de pouvoir dire que j’ai dessiné tous les jours, pour continuer sur la lancée je l’ai intégré à ma Miracle Morning (parce que même si je ne fais plus tellement ma Miracle Morning à proprement parler en ce moment, j’essaye tout de même de pratiquer les quelques activités que j’y faisais). Le but ici, est juste de débloquer en se forçant un peu à le faire une fois, sans se demander si le résultat ira ou pas, juste le faire. Pour moi, c’est venu assez instantanément, j’ai eu une idée de dessin, je l’ai dessiné, et j’ai adorée le résultat. Donc je me suis dit que je devais continuer sur cette voie, et je l’ai fait, puis je me suis mise moi-même en grade « ne t’enferme pas dans un truc, tu sais que tu déteste ça » et donc j’ai pris des libertés. Je ne dis pas que je ne fais pas d’erreur ou que je ne les corrige pas, je me fiche juste la paix avec ça. « T’as raté ? Ce n’est pas grave, on va trouver une solution ». Si vous ce n’est pas le dessin qui vous bloque mais autre chose comme un travail, l’apprentissage d’un instrument, d’une langue…faites le juste régulièrement, jusqu’à ce que ça rentre dans une habitude et que vous ne remarquiez même plus. Par exemple, je ne fais plus d’anglais en cours depuis un an et demi et pourtant depuis un an et demi le contenu YouTube que je regarde est 50% anglophone. J’envisage même de vous proposer d’autres article en anglais. De plus, si ce que je vous propose là vous angoisse parce que vous pensez ne pas avoir le temps dans vos journées, dites-vous simplement qu’il s’agit de priorité, quand je parle de vidéo YouTube par exemple, j’en regarde énormément mais je sélectionne mon contenu : quand j’ai besoin de rire je mets des trucs qui me font rire, quand je veux juste du son de fond je mets des live musique ou des albums, quand je veux écouter quelqu’un parler je fais en sorte que ça soit des discussions en anglais. C’est devenu instinctif. Observez votre journée, il y a surement un moment que vous avez tendance à gaspiller dans un truc que vous n’aimez pas spécialement (les transports par exemple, ou même les 10minutes qu’il vous reste avant de partir au travail ou les 10min avant de vous coucher que vous passez sur votre téléphone sans rien faire). Il ne s’agit que de 10min c’est seulement pour débloquer progressivement cette idée handicapante qu’une chose doit être faite uniquement si on est sûr quelle sera parfaite. C’est une pensée néfaste qui ne s’efface qu’en pratiquant ce qui nous plait où nous fait peur 10minutes par jour.

Je suis persuadée que c’est aussi une question de bienveillance vis-à-vis de soi-même. Pour cultiver cette bienveillance, je vous recommande l’exercice des gratitudes dont j’ai déjà pu parler quelques fois. C’est un exercice qui peut s’avère difficile malgré la description simpliste : le but est « seulement » d’écrire des remerciements envers quelque chose qui vous a plu dans votre journée. Personnellement j’ai un rapport particulier à la gratitude, je ne remercie que ce qui dépends de moi, comme des décisions que j’ai prises ou un cadeau que je me suis faite. Je ne remercie jamais ce qui ne dépends pas de moi parce que j’ai fait ce choix de ne pas « dépendre » de ce qu’il se passe dans ma vie sans que je ne le décide. Le but n’est pas de positiver mais plus de mettre en lumière ce que l’on a fait ou vécu qui nous fait du bien pour pouvoir définir ce qui nous plait et surtout pour apprendre à être plus bienveillant avec soi en essayant de provoquer ces moments qui vous font du bien. Vous commencerez alors à vous dire que vous « méritez » bien ces moments dans vos journées et plus ça ira plus vos gratitudes seront longues. Vous pouvez aussi lister vos qualités, c’est parfois difficile mais c’est un bon exercice.

Pour compléter tout ça, je vous conseille de bouger. Si comme moi en ce moment ce n’est pas tellement faisable selon vous, le plus simple est de juste prendre le temps de marcher, personnellement je marche en allant travailler à la bibliothèque plutôt que rester chez moi. Mais j’essaye aussi de faire un peu de sport, du yoga, ou simplement des étirements. Si l’idée ne vous inspire pas du tout, ce qui était mon cas récemment, je peux vous recommander de danser, de passer le balai au lieu de l’aspirateur. De marcher régulièrement dans votre bureau, chambre, etc. Le but ici est de faire bouger son corps, on a tendance en cette période de l’année à vouloir hiberner. Alors oui, il faut ralentir, et c’est très compliqué en cette période, avec les fêtes qui approchent, avec les partiels aussi. Ralentir ne semble pas être réellement au programme, pourtant vous allez devoir le faire. Mais le but n’est pas d’être inactif au contraire, c’est maintenant, avec le froid, qu’il faut bouger un peu et surtout manger beaucoup de fruits et légumes (vous n’inquiétez pas, ce n’est pas instinctif pour moi). L’avantage que je vois dans le sport et le yoga c’est qu’en fonction de ce que vous faites pendant vos séances ça vous fera du bien physiquement mais ça vous oblige aussi à vous focaliser uniquement sur ça. Si vous trouvez que ce n’est pas le cas, il y a toujours la méditation, mais la méditation a des effets plutôt sur le long terme.

Maintenant que j’ai présenté les quelques exercices que je pratique dans le but de débloquer mes actions du perfectionnisme, je vais vous parler du sujet en lui-même et de mes trois grosses recommandations pour se débarrasser quasiment complètement du perfectionnisme.

Le lâcher-prise est un exercice incroyablement difficile, je reviendrai sur ça en conclusion, mais nous sommes de plus en plus influencés par notre entourage, la société, les réseaux sociaux. Bref, je pense sincèrement que dans un premier temps il s’agit d’un souci d’estime de soi, puis ensuite d’une puissante influence du groupe. C’est normal de vouloir appartenir à un groupe, ne serait-ce que de temps en temps, mais personnellement je suis de plus en plus difficile avec mes groupes, mes relations. Peut-être parce que j’ai pris conscience de l’influence des gens qui m’entourent sur moi et donc j’agis en conséquence. Pour revenir au lâcher-prise, l’idée n’est pas de ne pas se renfermer, de ne pas admettre nos erreurs etc., c’est même le contraire : s’ouvrir aux critiques construites, faire face aux erreurs, les corriger si possible, mais ne surtout pas abandonner à cause d’elles.

La base du lâcher-prise selon moi est de commencer par arrêter de réfléchir. Dans un contexte un peu différent, j’ai eu à lâcher prise sur beaucoup de chose ces derniers temps, et le pire fût un dossier à faire en philosophie. J’avais une page blanche. Ce qui ne m’était jamais arrivée pour un projet scolaire. Finalement, ça s’est débloqué parce que je me suis dit : « Ok, ça te stresse. Eh bien assieds-toi à ton bureau et commence par noter les trucs qui te viennent, puis fixe une date à laquelle tu auras la problématique et le plan. » et finalement, en 15min j’avais la problématique et le plan, et en 30min une intro. Même si y aura des corrections et modifications à faire, le fait est que j’ai démarré le projet, j’ai des outils, la page n’est plus blanche. Une fois que le processus est en route il y a moins d’obstacle violent, seulement quelques résistances. Le problème avec le perfectionnisme c’est qu’à force de réfléchir le projet sans le démarrer concrètement, il ne peut pas avancer, et le temps passe. Le pire c’est que plus vous allez y réfléchir plus vous serez déçu au moment de vous y mettre. C’est mon blocage avec mon roman, pour des raisons de préférence j’aime construire l’univers avant de commencer la narration, mais mon univers étant déjà bien établi dans ma tête, lorsque je l’écris je vois tout ses défauts, et surtout j’ai le sentiment de refaire un truc déjà fait alors que non, c’est fait dans ma tête parce que je rumine ce projet depuis 4 ans, mais pas parce que je l’ai écrit. Se lancer sans réfléchir permet de traiter les difficultés comme des pansements : on tire vite et fort pour pas se faire mal. Là c’est la même chose, si vous réfléchissez trop vous allez anticiper des difficultés qui vous feront abandonner l’idée sans même l’avoir démarré. Si vous voulez tout de même un peu réfléchir les projets, faites juste en sorte que le processus soit enclenché. Par exemple, pour cet article que j’avais énormément de mal à commencer, j’ai commencé par écrire une introduction expliquant le but de l’article, puis sur mon Bullet journal j’ai fait une double page dédiée à l’article en y mettant mon intro résumée, mon plan, ma conclusion résumée et c’était parti !


Le brouillon en question (et on voit que j'ai collé des pages pour cacher un dessin raté)

Ça ne sera pas parfait. Jamais. Simplement parce que le « parfait » ne peut exister que lorsque votre perception le juge comme tel. Or, le perfectionnisme se base sur des croyances négatives qui vous prennent comme cible, qui vous font douter de vous, de vos capacités : vous ne pouvez pas percevoir vos travaux comme « parfait » si vous passez votre temps à vous juger négativement. Ensuite, ça ne sera pas parfait parce que les autres n’ont pas la même perception que vous sur le sujet. Le « parfait » ne vient que de perceptions influencées par notre sensibilité, notre éducation, notre culture… Votre travail ne sera donc jamais parfait. Il ne peut-être que fait, mal fait ou bien fait. Selon vos critères toujours. Mais si vous vous laissez réfléchir et que vous n’acceptez pas l’imparfait, ce projet n’atteindra jamais le stade « fait ». Et donc il ne pourra jamais vous plaire ou vous déplaire. Vous ne pourrez pas améliorer le travail, ni le corriger, s’il n’est pas fait à cause de ces deux obstacles.

En troisième recommandation, je vous propose de vous ouvrir aux critiques extérieures, de gens qui vous diront réellement leurs pensées. Si vous n’être pas sûr qu’ils vous diront tout, demandez-leur précisez ce que vous voulez comme avis : « donne moi trois qualités et trois défauts de mon travail » comme ça ils donneront six points et vous pourrez en discuter plus profondément, en lui demandant de justifier au moins une qualité et un défaut par exemple.

J’en ai parlé dans certains articles mais j’en reparle aujourd’hui parce que pour moi c’est le plus important : ne pas forcer. Si vous êtes au stade où le perfectionnisme ne vous empêche pas de démarrer des projets mais au contraire qu’il vous met une pression pour les continuer alors que vous ne l’aimez plus, que vous n’y trouvez plus votre compte, qu’il n’a plus de sens, ça peut devenir un gouffre de temps, d’énergie et d’argent (cf. cet article) ou tout simplement vous atteindre moralement. Ce n’est évidement pas le but d’un projet personnel donc voyons ensemble ce qu’il est possible de faire dans cette situation si vous le voulez bien !

Abandonner un projet, ce n’est pas grave. Enfin, ce n’est pas grave lorsque les raisons de l’abandonner sont un peu réfléchies. Abandonner par peur de l’échec, parce que ce n’est pas parfait, parce qu’un proche vous a dit que c’était bien un bon projet, etc. C’est risqué. En revanche, abandonner parce que vous avez le sentiment d’avoir perdu plus que ce que vous apporte émotionnellement, personnellement, mentalement, physiquement ou professionnellement ce projet est un meilleur indicateur. C’est pour ça que la question va de paire avec la bienveillance. Vous allez devoir vous observer et respecter que le projet dans lequel vous vous êtes embarqué ne vous va pas. Il y a deux solutions à ça soit vous le modifiez/repoussez soit vous l’abandonnez et vous passez à autre chose. Mais faites-le toujours en vous demandant pourquoi vous l’aviez commencé à la base, pour ne pas refaire la même erreur avec d’autre projet (ex : vous avez commencez un Bullet Journal sans trop d’envie, juste parce que vous le voyez partout).

Se trouver des excuses, c’est simple. Je le faisais tous les matins quand je ne me levais pas à l’heure. C’est pourtant plus sain de ne pas se trouver d’excuses, de ne pas justifier votre erreur ou échec mais juste de le voir comme un fait. Parce que l’excuse une fois qu’elle a fonctionnée une fois, votre cerveau va l’enregistrer comme valable et la ressortira à chaque fois, alors que si vous interpréter la chose comme un fait, il n’a aucune raison d’être, vous vous concentrerez peut-être même plus sur l’impact dans votre journée de ses erreurs transformées en faits. En plus se trouver des excuses, c’est se mettre constamment en position de justification, comme si vous aviez des comptes à rendre avec quelqu’un. Or ce n’est pas le cas, généralement quand vous vous trouvez des excuses c’est pour vous-même. Être factuel permet dans d’autre circonstance de ne pas laisser les autres vous contredire, si vous n’avez pas envie de sortir avec vos amis par exemple, n’essayez pas de vous justifier parce qu’ils trouveront une faille, il y a toujours des failles dans les excuses, cependant en disant clairement « je n’ai pas envie » ils ne peuvent rien redire car il s’agit d’un fait simple sur lequel ils n’ont aucun impact réel.

Enfin, se trouver des excuses masque généralement l’utilité première des erreurs : faire grandir. Quand on fait des erreurs, quand on se trompe, on apprend. C’est même la base. Quand un professeur demande que les élèves participent ce n’est pas pour les embêter mais bien pour mettre en lumière les, quasi-obligatoires, difficultés individuelles de chacun : le but n’est pas que l’élève dise la bonne réponse dans un sens, le but est qu’il se trompe pour que le professeur puisse réexpliquer à tout le monde. Parce que si un élève s’est trompé c’est que potentiellement un autre à la même difficulté. Et plus il y a de participation, plus il y a des possibles erreurs à corriger, des possibles explications à apporter, des possibles exercices à donner, etc. L’erreur est un indicateur infaillible de difficulté individuelle. Il faut donc en faire, les retenir, les mettre en valeur, et leur opposer des solutions. C’est comme ça que l’on s’améliore.

Pour conclure, je dirais simplement que le perfectionnisme est une forme de barrière mentale personnelle mais aussi liée à notre environnement, notre entourage et notre époque. J'aurais l'occasion d'en reparler mais je pense sincèrement que les réseaux sociaux n'aident pas car on oublie vite qu'une photo est un instant T choisit par la personne et qui ne rend jamais compte du processus, des difficultés, des erreurs...Bref, ça sera un sujet à creuser !

Sur ce je vous souhaite de lâcher-prise !




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