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Construire des projets en laissant tomber le mythe de la motivation

Avertissement : Il y a un post sur le compte instagram StudygramdeMel qui parle du même sujet et des mêmes principes donc vous pouvez le retrouver ici. Je n'ai vu les similitudes avec son post qu'après avoir bien entamé la rédaction de cet article.

Il y a une approche de la création et la mise en place de projet que j'applique et que j'apprécie au quotidien qu'est la suivante :

  1. Pourquoi ?

  2. Quoi ?

  3. Comment ?

  4. Agir

  5. Discipline

  6. Motivation

  7. Validation (facultatif)

Ce système permet une forme de processus pour mener n'importe quel projet à bien sur le moyen et le cours terme. Mais pourquoi mettre la motivation aussi loin dans le processus ? comment faire quand nous avons des limites/défauts qui nous empêche de suivre un processus (procrastination etc...) ? Cet article va donc tenter de montrer que la motivation ne peut pas être une base de réussite, et que vos "défauts et limites" peuvent devenir des forces sous quelque conditions.

Changer son rapport à la motivation

La motivation est une très belle illusion. Elle naît de la sensation de plaisir dans l'accomplissement et dépends du système de récompense. Pourtant, il est clair que si nous partons dans un projet avec de la motivation, nous serons facilement impliqué : le travail ne sera pas difficile car "motivé" dans le sens où chaque fois que cela sera nécessaire nous piocherons dans notre sac de motivation pour mettre cette énergie au service de ce projet.

Mais où est donc l'erreur ici ? Il n'y en a pas ! C'est normal de partir sur la base de la motivation car c'est un schéma classique, pour autant ce n'est pas forcément le plus stratégique. Il est donc très simple a mettre en place, mais peu "rationnel", donc il ne permet pas l'adaptation et présente une faille assez importante : votre motivation n'est pas illimité et dépend de vos résultats.

Cette faille ne laisse donc que très peu de place au droit à l'échec, parce que l'essence de votre projet repose sur un sentiment de plaisir dans la récompense que vous avez accumulé dans le temps, mais si le projet s'avère plus difficile que prévu ou que les résultats seront visibles que dans le long terme, alors la motivation peut diminuer de plus en plus et ainsi le projet n'a plus sa base qu'était cette énergie. Pour accepter l'échec et construire avec, il faut donc que la motivation face partie des résultats finaux de votre projet, et non une base de construction.

Pour se faire, il faut apprendre à faire reposer ses projets sur 4 étapes premières qui sont Le Pourquoi, Le Quoi, Le Comment, et L'Action. Ce peut être très basique, par exemple :

Projet : Dessiner régulièrement

  1. Parce que j'en ai envie.

  2. Des petits doodles, des dessins rapides…

  3. En en faisant un le matin, en faisant un "moodtracker" illustré...et surtout en en faisant une habitude quotidienne dans un premier temps

  4. Fixer des temps pour le faire (une fois l'habitude prise il n'y aura peut être pas besoin).


Des petits doodles, des dessins rapides ... ferais si j'avais ce projet en tête. Il ne repose pas sur la motivation mais sur l'envie de dessiner qui est une base plus stable parce que l'envie s'auto-alimente malgré la difficulté, car ce qu'on veut ce n'est pas ici obtenir des résultats mais faire l'action de dessiner régulièrement. Ce genre de plan là reste les plus simples voire instinctif à construire lorsqu'on prend l'habitude, mais dans la mesure où tout le monde n'est pas familier avec ce système, il peut être nécessaire d'écrire les étapes pendant un temps, et de se détacher de se passage de planification au fur et à mesure (mais d'y revenir de temps en temps dans le cadre de projet plus complexe).

Ensuite, l'étape 5 c'est la discipline. Autant les 4 étapes sont simples à mettre en place car elle n'engage pas grand chose, autant l'étape 5 c'est le moment le plus difficile, celui pendant lequel nos défauts et limites vont nous créer des obstacles.


Les limites et défauts comme force ?

Quand nous connaissons nos limites et nos défauts nous pouvons mieux nous comprendre, mais aussi mieux les contrôler et ainsi en faire une force. Un exemple très simple, j'ai personnellement élevé la procrastination au rang d'art de vie, et pourtant chaque fois que je procrastine, je gagne une compétence. Parce qu'à part dans de rares situations, j'essaye de procrastiner de manière productive, par exemple lorsque je procrastine sur un cours à écouter, je me dis simplement "très bien mais dans ce cas, rédige cet article, ou lis ce livre" et généralement ça implique qu'à la fin de la journée j'ai écris l'article, lu le livre, et finalement avancé l'écoute de mon cours.


Faire de ses défauts et de ses croyances limitantes une force c'est d'abord commencer par les cerner. Il est clair que c'est le travail sur soi qui fera en grande partie évoluer la situation. Mais pour cela n'hésitez pas non plus à vous entraider avec des gens qui auraient des tendances opposées aux vôtres et qui pourraient vous donner un avis constructif sur comment vous pourriez changer votre approche d'une difficulté pour lui trouver des solutions.


La discipline n'est pas synonyme d'autorité


Nous devons aussi détacher l'idée de la discipline d'une autre idée qu'est l'autorité. Bien que l'autorité exige la discipline, l'inverse lui est intériorisé alors qu'il n'est pas vrai. La discipline de demande pas impérativement un passage une autorité venant de soi ou d'un autre.


Au contraire la bienveillance est importante dans le cadre d'une auto-discipline car cela permet de faire entrer en jeu l'idée que nous avons précédemment survolé : la connaissance de soi. Connaitre un minimum ses points forts et ses points faibles, son rythme et ses envies, permet de consolider les 4 étapes du projet et de rendre possible la 5ème qui elle, va venir construire le sentiment d'accomplissement nécessaire à la motivation.


La discipline ce n'est pas non plus l'autorité car si vous devenez votre propre tyran, vous finirez par vous auto-saboter : si le Pourquoi est moins important pour vous que le fait de le faire "pour ne pas être nul" ou "pour réussir", vous n'arriverez pas à vous tenir à votre projet et vous repartirez sur le schéma de la motivation comme base. Cela arrive généralement lorsque l'on culpabilise de ne pas avoir fais telle ou telle étape ou activité certains jours etc. Mais culpabiliser devrait devenir une force pour revoir le Comment et se remettre sur les rails, or si vous optez pour l'autorité ou la motivation, et non pour la discipline, alors ça sera beaucoup plus difficile car vos pensées négatives prendront de plus en plus de place.


J'espère que cette ouverture vous permettra d'envisager autrement vos projets, qu'ils soient scolaires, personnels ou professionnels tant qu'ils sont importants pour vous, ils valent le coup. Croire en soi est une quête complexe, mais même si ce système paraît trop sérieux ou strict il n'en reste pas moins très intuitif et efficace, en plus le taux de motivation que vous en retirez pourra vous permettre de construire des projets sur la base de la motivation, et de les rattacher ensuite au processus du Pourquoi, Quoi, Comment, Action. Aussi, la bienveillance sera toujours la clé, prenez le temps qu'il vous faut, faites un projet après l'autre (et même si ils paraissent insignifiants pour les autres, si ils vous importent c'est qu'ils sont importants).

Sur ce, je vous souhaite de belles découvertes.

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