Bonjour à tous !
La semaine dernière je vous ai longuement parlé du numérique et du rapport parfois très particulier que l’on peut avoir vis-à-vis de ces objets dans notre quotidien, bien sûr je ne dramatise et ne généralise pas ce rapport, certaines personnes (dont moi je pense) sont totalement conscientes de leur utilisation et de ce que leur procure ces outils, mais d’autres non et parfois même cela empiète sur leur vie et leurs projets de manière significative. Aujourd’hui je vais vous parler d’un impact qu’a eu mon utilisation de mes réseaux sociaux et qui fait qu’aujourd’hui je cultive l’ennui positif.
Pour moi aujourd’hui il est tout à fait possible de rester des heures sans utiliser réellement mon téléphone, généralement je mets juste de la musique ou une vidéo inspirante en fond sonore quand je travaille (actuellement par exemple, j’écoute du piano). Mais avant j’avais tous les réseaux sociaux possibles et imaginables et j’accordais une heure ou deux à chacun sans même m’en rendre compte (c’est peut-être pour ça que maintenant ça me semble impossible, les seuls réseaux que j’utilise étant ceux pour le blog et ceux pour discuter avec des gens). Cette utilisation abusive n’était pas saine, entre les débats qui ne menaient à rien, les photos artistiques très belles qui me faisait me sentir nulle, les vies parfaites exposées…Tout cela à finir par m’épuiser, et au passage me bloquer dans mes créations. Avec le temps et le recul, ce sont ces sites qui ont finis par m’ennuyer, et la réalité a fini par les rattraper. J’y ai trouvé quelque chose de plus beau, et de plus sain. Notamment au travers de vidéo inspirante et de livre de développement personnel mais aussi de philosophie j’ai compris que parfois l’ennui, le vrai ennui, c’est un moment de développement de la créativité. Accepter de s’ennuyer, c’est éviter de se rendre accro à un mode de consommation compulsif et totalement automatisé. J’ai compris que si je pouvais passer deux heures à scroller sans fin et sans raison, sans même en avoir conscience, sur Facebook, c’est que je pouvais tout aussi bien faire une heure de vélo elliptique sans même en avoir conscience, il fallait juste comprendre les moments où j’allais sur Facebook, et faire le travail de reprogrammation de mes intentions pour que dans ces moments, j’aille plutôt faire mon sport. Depuis que je fais ça, je fais 10min à 1h de sport par jour.
J’ai aussi compris que j’avais du temps. Evidemment qu’on a du temps, et même plus encore depuis que je fais des activités qui me sont saines, je trouve que j’ai même trop de temps, je n’ai pas assez d’activité pour tout remplir, et vous savez quoi : avant, ça m’angoissait, maintenant c’est mon grand bonheur, de me dire que dans ma journée j’ai peut-être parfois quelques minutes et d’autre fois quelques heures pour m’autoriser de ne rien faire d’autre que regarder le soleil se coucher, parfois même se lever en hivers, ou même imaginer des personnages et les faire évoluer dans un imaginaire plus ou moins travaillé qui donnera peut-être à terme une histoire plus ambitieuse. Je m’autorise le temps de réfléchir à de nouveaux projets. Si je n’avais pas fait ce détachement je n’aurais jamais commencé la méditation, que j’ai pu mettre en place grâce à une utilisation plus modérée de mon téléphone le matin.
Aujourd’hui je vais donc vous expliquer en détail pourquoi selon moi l’ennui est clé dans la vie et comment le mettre plus facilement en place, sachant que comme toujours vous ne pourrez pas tout faire donc choisissez une astuce (ou aucune, vous avez le droit de ne pas être d’accord) et une fois que vous aurez testez, adaptez-la ou changez-la si elle ne vous satisfait pas, si elle vous satisfait, essayez d’en faire une priorité dans votre vie, vous verrez rapidement des changements.
Pour moi, l’ennui m’a surtout permis de créer plus. Mes premières idées d’histoires, peu importe leur forme, me venait lors de temps d’ennui comme par exemple en heure de permanence au collège lorsque j’avais fini tous mes devoirs et que je n’avais plus rien à faire. Ou même, qui n’a jamais gribouillé un petit dessin dans un coin de cahier pendant un cours, pris d’un ennui mortel. Moi en tout cas ça m’arrivait fréquemment, et avec les réseaux sociaux ou même plus généralement la difficulté de mes devoirs au fur et à mesure de mes études m’a fait perdre ces moments de création. Mon seul moyen de recréer était de commencer par recréer des moments d’ennui comme ceux-là. L’ennui permet aussi de constater que nous avons du temps, du temps que parfois nous prenons soin de gaspiller en le comblant, certains en mangeant, d’autres en allant à la machine à café, d’autres en bavardant, d’autres en allant se perdre sur internet. Bref, tout est bon pour combler le vide. Mais ce vide que l’on comble finalement, n’aurait-il pas pu être mieux utilisé ? ou même n’aurait-il pas mieux fait de rester vide ? Nous nous serions peut-être rendu compte que ce temps vide nous fait plus de bien qu’un temps perdu sur les réseaux ou à se ruiner dans la machine à café. Dans la même idée, l’ennui peut nous permettre de nous déconnecter, soit littéralement en coupant les réseaux et les discussions, soit plus subtilement en observant nos humeurs, nos réactions, en nous détachant un peu de nous-même pour nous observer et peut-être finir par réaliser que nous perdons beaucoup de temps dans des choses qui ne nous apporte, dans le meilleur des cas, rien et dans le pire nous apporte beaucoup de stress et une fatigue non-naturelle. Cette déconnexion, ce temps débloqué, ce recul prit sur notre situation et nos émotions nous permettent alors de nous ouvrir à d’autres choses. Gagner du temps ne sert généralement à rien, en fait c’est même une expression très fausse, on ne gagne pas du temps, et de toute manière généralement ce « temps gagné » nous le dépensons dans des réseaux sociaux ou autre, ce qui n’est pas toujours constructif (ça peut l’être évidemment, mais ce n’est pas toujours le cas, surtout quand il s’agit d’un réflexe). Non, au contraire, on ne gagne pas de temps, on en débloque, mais le mieux est toujours d’en faire quelque chose de constructif et l’ennui fait partie des choses constructives lorsque cet ennui est sain. L’ennui nous permet de nous ouvrir, de nous observer et d’observer ce qui nous entoure, peut-être même réaliser qu’à trop être plongé dans nos obligations, nos réseaux, nos discussions, nos projets, nous oublions le plus important : maintenant. L’ennui permet aussi de se souvenir de respirer, de nous rappeler que le soleil se lève et se couche, peut-être même il peut nous donner envie d’observer ce phénomène, et de nous ramener à une simple réalité : nous avons le temps de construire beaucoup plus de chose, il suffit de prendre le temps et de s’accorder le droit de ne rien faire. Se donner le temps de ne rien faire, c’est accepter qu’on existe et qu’on a le droit de respirer, de contempler, de sentir, et parfois même de réfléchir. Constater parfois, que des choses, des habitudes par exemple, qui ne nous font pas du bien, nous font perdre un temps monstrueux, se sont glissées dans notre quotidien. L’ennui peut nous permettre de rendre ces habitudes plus saines (car oui, même être connectée sur les réseaux a des avantages, il suffit de rendre ça conscient, et de trier ce que l’on consomme et comment on le consomme), ou de les éliminer et les remplacer si nécessaire (dans le cadre de la santé par exemple).
Pour se faire, il faut quand même avoir quelques pistes, parce que même si on sait tous ce qu’est l’ennui : un moment où le corps ne veut plus rien entendre et pendant lequel notre esprit vagabonde, parfois tellement que, sans trop savoir quand, nous avons pris notre téléphone et sommes allez sur Twitter, puis Facebook, puis YouTube. Je pense que pour le moment tout le monde voit de quoi je parle. Depuis quelques temps mon ennui ne ressemble plus à ça, mon ennui est une longue période de douceur, d’écoute, de contemplation, de création, parfois de sport ou même de piano. Parce que je suis persuadée que l’ennui est une émotion très belle, pendant laquelle nous nous rappelons seulement l’essentiel : nous sommes vivants. Au départ, j’ai commencé par changer ma consommation de YouTube, car c’était le site qui me prenait et me prend encore la majorité de mon temps, mais à une époque où je regardais inlassablement les mêmes vidéo de divertissement (attention : je ne critique pas le divertissement ici, c’est le « inlassablement » que je critique) j’ai progressivement remplacé ce contenu par du contenu utile : des TedxTalks, des vidéos en anglais pour travailler un peu cette langue, des vidéo de développement personnel et des vidéos inspirantes. Et surtout des musiques en fond sonore qui m’accompagne dans mon travail, c’est même ce qui représente majorité de mon temps d’utilisation de YouTube. Cette utilisation consciente des réseaux sociaux m’a permis de me donner meilleure conscience après l’utilisation et même si globalement j’ai été plutôt passive, j’ai quand même eu quelques informations inspirantes et intéressantes. Si vous êtes vraiment du genre à vous dire que vous n’avez pas le temps, je vous recommande de vous prévoir un temps sans rien faire, vous verrez rapidement que, premièrement vous avez du temps il suffit de vous l’offrir, et deuxièmement que vous vous ennuyez et que ce n’est pas grave, c’est sain, et vous serez plus reposez après, plus détendu. La question finalement, c’est est-ce que l’ennui est obligatoirement un moment d’inactivité ? Pour moi la réponse est automatiquement non, on peut s’ennuyer pendant une activité, un travail, en méditant, en faisant du sport. Mais cet ennui est le plus constructif à mon sens, pour moi cet ennui montre juste que peu importe ce que vous ferez pour tenter de le combler, vous ne le comblerez pas pleinement, donc autant le laisser un peu faire, sans non plus tomber dans un état proche de la larve, juste se laisser du temps, se donner le droit d’être un peu las, d’être dans ses pensées, et même si par exemple vous faites quelques choses pour ne pas rester inactif faites au moins en sorte que ça ne soit pas une activité qui demande de la concentration, valorisé les activités physiques ou mécanique comme la marche, la méditation, le sport ou même du rangement ou la vaisselle qui sont des activités ennuyantes par excellence (personnellement j’adore ranger les vêtements pour ça). Pour finir, vous pouvez simplement commencer par valoriser l’ennui en lui donnant le nom de repos mental. Vous ne vous ennuyez plus, vous reposez votre mental, vous le laissez aller pendant quelques minutes, et surtout vous n’essayez pas de l’en empêcher, vous continuez votre vie mais vous laissez votre mental faire le tri, vous faire prendre conscience de certaine chose. Ça peut aussi être un repos du corps en vous asseyant, de préférence à un endroit qui vous plait. Pour moi les moments d’ennui doivent être des moments de pauses qui font avancer des choses.
J’espère que cet article vous a plu, moi c’était un sujet qui me tenait vraiment à cœur, l’ennui est une émotion très étrange mais pour moi ça ne doit pas être handicapant, et on ne doit pas lutter contre, c’est peut être un des rares états où l’on peut nous permettre de calmer réellement le jeu en nous reconnectant à nous-même et en prenant conscience que les choses vont très vites et que nous sommes constamment sollicités, c’est un moment à prendre pour soi parce de nos jours le temps semble défiler car notre cerveau est constamment rappelé à l’ordre alors que sa capacité de concentration n’est pas infinie.
Sur ce, je vous souhaite un bon repos mental.
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